2011-11-28

RÉFLEXION / CRITIQUE : «Bitchage» ou dénonciation ?

Quelle est la différence entre «bitcher» quelqu'un et dénoncer quelqu'un ? Qu'est-ce qui fait que l'être dit humain se met à critiquer dans le dos ou que le comportement d'un autre individu est passible de dénonciation ? Comment différencier entre se mettre à plusieurs pour parler dans le dos de quelqu'une par jalousie et s'insurger en masse contre un abuseur ? Le débat est lancé !

D'abord, il faut définir ce qu'est le «bitchage» et ce qui est une dénonciation.

BITCHAGE
Victime elle-même ayant perdu 3 emplois à cause de collègues féminines qui la jalousaient, Marthe Saint-Laurent a écrit trois livres sur le sujet. «Bitcher», c'est parler dans le dos d'une personne qui habituellement n'a  rien fait de mal à l'être qui magouille sur son compte sauf qu'elle a quelque chose qui le ou la rend jaloux ou jalouse. Médiser comme disaient les curés ; ragoter comme on disait à propos des mémères qui se rassemblaient pour changer d'air et en profitaient pour parler contre la nouvelle venue, critiquer son style, sa coiffure, sa manière de s'habiller, ses rideaux achetés en ville, celle qui fait détourner le regard des hommes... dans le but de se sentir solidaires et de ne pas la laisser entrer dans le groupe bien fermé.

C'est donc pas d'hier, sauf qu'aujourd'hui, c'est autour de la machine à café que ça se passe. Et le problème c'est que ça peut trop facilement devenir du mobbing, c'est-à-dire du comportement imitant celui de la mafia, le mobbing étant un acte criminel qui consiste à se regrouper et à s'organiser pour se débarrasser de quelqu'un ou quelqu'une en lui causant des problèmes, en lui fournissant trop d'information de manière à l'ensevelir, en la privant de l'information dont elle a besoin pour mener à bien son travail, en l'intimidant, en l'ostracisant... bref en la rendant victime de harcèlement psychologique afin de la faire mettre à la porte ou de la voir démissionner pour enfin la remplacer par quelqu'un de la gang. Ce qui finit par devenir ce qu'on pourrait appeler du harcèlement économique puisque la victime perd ses revenus alors que le lèche-botte/lèche-gang verra son niveau de vie augmenté d'autant sinon plus car on aura peut-être pris soin de vanter sa valeur bien à l'avance ou en parallèle... On pourrait en parler pendant une demi-heure...

DÉNONCIATION
Les Indignés dénoncent le 1%, de même que les résultats de leurs décisions qui créent la pauvreté alors qu'une poignée d'individus se vautrent dans une richesse incommensurable. On peut tout autant dénoncer les abus de pouvoir et les abus de confiance qui donnent les mêmes résultats à moindre échelle.

Dénoncer est beaucoup plus difficile que «bitcher» car obligatoirement on s'attaque au régime établi, à quelqu'un qui est proche du pouvoir et qui l'utilise en sa faveur. Les prêtres qui abusaient des petits garçons, par exemple. Rien de plus difficile à dénoncer car les pairs chez les garçons ont peur alors ils se taisent tandis que les pairs chez les curés ou frères abuseurs ont peur aussi, voilà pourquoi ils prêchent, mentent, manipulent et quêtent... sans oublier qu'ils font tout pour casser en mille miettes celui qui pourrait les dénoncer.

Par exemple, un musicien qui viendrait pour discuter avec un leader spirituel - qu'il soit religieux ou communautaire - des abus dont il est témoin ou victime et qui se ferait embourber et enfirouaper par celui-ci dans le but de le transformer en pion servile en le cassant et en braquant radicalement le volant de sa vie alors que le jeune ou demandeur de direction n'aurait eu besoin tout au plus que d'une direction à prendre en douce pour éviter le malheur tout en continuant à offrir au monde entier des chansons qui font du bien par la beauté de ses paroles et la douceur de sa musique... Autre exemple : une femme est pionnière dans un domaine et dénonce qu'elle a failli perdre son entreprise en raison de malfrats qui ont cherché à s'en emparer malhonnêtement. Dénoncer de droit, c'est par exemple être une femme et subir du harcèlement sexuel en perdant son emploi pour avoir ou pour ne pas avoir couché avec un décideur de la société pour laquelle ils travaillent tous les deux ; Être une femme et se faire battre, et en parler, c'est dénoncer ; être un jeune victime de taxage, et en parler, c'est dénoncer (mais être un jeune qui harcèle et qui braille en se faisant passer pour la victime, c'est inqualifiable ; être en position de force et se servir des autres tout en les qualifiant de chercheurs d'or quand on cherche à les remplacer, c'est... retour au début).

VIDÉOS, TÉMOIGNAGES
Voilà, je vous mets ma plus récente entrevue avec Marthe Saint-Laurent dans laquelle je la remercie de m'avoir fait comprendre que je n'étais pas la seule à être harcelée psychologiquement et économiquement.je vous mets aussi un extrait de la Conférence sur l'intimidation, le harcèlement psychologique et la violence faite aux femmes, qui s'est tenue dans le cadre du Salon du Livre de Montréal 2011, extrait dans lequel Blandine Soulmana encourage à parler, parler, parler - que l'on soit une femme, un homme ou un(E) jeune - pour se sortir d'une situation écrasante, «pour enfin vivre», pour enfin respirer, pour enfin se respecter... et ce, même si ceux qui vous réclament le respect sont les plus délinquants à rendre le respect aux autres, même si ceux qui abusent de leur pouvoir ou de leur situation de décideur économique ou public se foutent complètement de votre gueule et vous le font sentir amèrement, publiquement, bêtement... ou se défendent « comme un diable dans l'eau bénite ».

AU LIEU DE RACONTER DES RAGOTS
Vous cherchez des sujets de conversation autres que placoter contre votre voisin ou voisine de bureau ? Parler du plus récent livre que vous avez lu, d'une vidéo d'animation super drôle que vous avez vue sur YouTube ou d'un excellent guitariste qui était en spectacle à Montréal samedi dernier. Sinon, on pourrait croire que vous pourriez avoir un intérêt à faire exterminer cette fille à l'idée géniale qui vous trotte dans la tête, à tel point que vous voudriez bien l'exploiter pour vous-même avec l'aide de vos potes... Non ? Alors merci de ne pas chercher à m'expulser ou à me voler mon nom de domaine, merci de penser comme moi qu'il y a de la place pour tout le monde et que toutes les religions/communautés sont sûrement représentées dans le 1% et merci d'affirmer haut et fort que personne n'a le droit de se croire tout permis et d'agir comme si ; merci d'affirmer haut et fort que personne n'a le droit de faire vivre des atrocités épouvantables à quelqu'un d'autre sur qui il détient un ascendant ou même le privilège de conseiller ou de suggérer et qui pourrait en venir à dominer sans que ça paraisse.

Voilà, c'était ma petite réflexion critique du lundi matin... Je ne cherche à nuire à personne, je cherche aider à sortir du pétrin des victimes que des abuseurs auraient mis hors d'état de leur nuire...

Entrevue avec Marthe Saint-Laurent au Salon du Livre de Montréal 2011

Capsule Blandine Soulmana
Ressources pour les jeunes et les femmes victimes de violence



LIVRES SUR LES MOTS
Histoires de mots solites et insolites
Recueil d'expressions et de mots québécois 

LIVRES D'HISTOIRE
L'Année des Anglais Québec, ville assiégée

LIVRES POUR ENFANTS
POP et les méchants 
Le bleu de l'espoir (entrevue vidéo)
«Bitcher» et intimider à l'école C'EST ASSEZ
Ninon dit non

LIVRES DE MARTHE SAINT-LAURENT
Lettres à ceux qui empoisonnent la vie des autres sans le savoir
«Bitcher» et intimider à l'école C'EST ASSEZ
Le «bitchage» • Guide de survie • 25 conceils indispensables (entrevue vidéo)
Ces femmes qui détruisent... les femmes, Les ravages du «bitchage» (entrevue vidéo)

LIVRES DE BLANDINE SOULMANA
L'incroyable histoire de Blandine Soulmana  (entrevue vidéo)
Survivre à la violence pour enfin vivre (à suivre...)

PERSONNALITÉ QUÉBÉCOISE
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Nestor et les oubliés
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